Démarche photographique
Observateur patient du réel, Jean-François Lemire questionne le théâtre de la condition humaine contemporaine, qu’il illustre par le biais d’une photographie à mi-chemin entre la photo d’art et le documentaire. Lemire cherche des zones/espaces de bouleversements, où se vivent des enjeux humains et environnementaux pour révéler le théâtre d’une histoire qui s’écrit.
Avant de s’inviter dans des univers peu accessibles, qui sont les scènes de bouleversements environnementaux, économiques ou politiques, il effectue de nombreuses recherches. À l’instar d’un spectateur muni d’une caméra, Lemire privilégie trois créneaux photographiques : une photo paysagiste qui constate et relate l’histoire des lieux altérés par l’activité humaine ; des situations de crises, des conflits et leurs impacts sur une collectivité; et enfin quelques portraits d’individus qui se livrent à la caméra et révèlent des enjeux humains, spécifiques à un microcosme donné. Depuis Pyramide Paranoïa en 2014, la place que tiennent les mots auprès des images, que ce soit sous la forme de poèmes, d'essais ou de légendes plus ou moins étoffées, en alimentent les lisibilités. Qu’il s’agisse d’une centrale nucléaire (Parcels of power / Particules par millions), d’un conflit (Syrie), d’un cataclysme naturel (Haïti) ou d’un drame humain (Détroit), J-F Lemire traite chaque photo comme une pièce à conviction qui révèle une parcelle de la réalité contemporaine.